Damnation en Héritage

Amateur

Je vis sur la petite île anglo-normande de Kersey à quelques kilomètres des côtes normandes. Je sais que notre communauté a mauvaise réputation, on serait un paradis fiscal pour les compagnies internationales ; et c’est peut-être en partie vrai. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt d’une île fort sympathique. Quelques milliers d’habitants, et presque tous se montrent ravis d’accueillir des touristes. Même s’ils sont un peu snob… Kersey est l’île anglo-normande ayant abrité le plus de réfugiés lors de la Révolution, du coup, il y a beaucoup de sang bleu, et la moindre caissière aime se vanter de descendre d’un aristocrate.

On y parle aussi bien anglais que français, nos lois sont souples, le climat agréable (si on n’a rien contre la pluie). Et puis tous les Kersiais ne sont pas riches, ma famille a des fins de mois difficiles. Ma mère, Mathilde, est femme de ménage et ma grande sœur, Juliette, est serveuse dans le restaurant « La mouette heureuse. » Quant à moi, je finis le lycée.

Il faut dire que sans trop me vanter, je suis douée. Maman et Juliette m’encouragent à poursuivre mes études en France ou en Angleterre. J’envisage de m’y rendre l’année prochaine et elles ont préparé un petit pécule pour j’aille en université. Cependant, j’ai des remords à les laisser travailler à des jobs ingrats pendant que moi, je serai sur le continent à passer du bon temps à la fac. J’ai comme l’impression de les abandonner.

C’est pourquoi je leur prévois une surprise avant de partir. Pour les vacances de Pâques, je me dégote un boulot pour faire un cadeau à ma grande sœur. Et j’ai déjà mon idée dessus… Elle doit prendre le bus chaque matin pour se rendre au restaurant, et je sais qu’elle déteste ça. Sans doute à cause d’une petite claustrophobie… Alors j’ai économisé sur mon argent de poche et en travaillant pendant ces vacances de printemps, je serai en mesure de lui offrir un scooter.

Il y a aussi une raison morale qui me pousse à obtenir ce petit boulot. Ma petite sœur, Dorothée, est très gentille et encore plus douée que moi à l’école ; une vraie tête. Et elle m’a confié que pendant les grandes vacances elle se trouvera un travail pour soulager la famille du fardeau financier. Bref, je ne veux pas être la seule dilettante du foyer, ce serait minable de ma part.

Mais de tout cela, ni moi ni Dorothée n’en avons parlé à maman et à notre grande sœur. Chaque fois qu’on aborde le sujet, elles se mettent en colère. Un soir Juliette nous cria carrément dessus :

« C’est hors de question ! Il faut que vous vous consacriez à vos études. Vous partirez sur le continent pour finir vos cursus ! Je vous interdis de travailler sur cette île. Moi et maman, on se crève pour vous offrir un avenir, alors ne le gâcher pas avec vos idioties ! »

Elles sont vraiment bornées et nous engueulent à chaque fois. Je n’ai donc aucune intention de leur dévoiler que c’est aujourd’hui que je signe mon contrat d’embauche. Là, je me trouve devant le supermarché où je vais bosser.

Dénicher un travail sur cette île a été d’une facilité déconcertante. Les gens ici sont charmants, et tout le monde connaît tout le monde. Il est donc de notoriété publique que ma famille ne roule pas sur l’or. Bien souvent, quand j’entre dans une boutique, le patron vient me voir pour me dire : « Alice, si t’as envie, tu peux travailler ici, j’aurais bien besoin d’une vendeuse. »

Mon choix s’est porté sur le supermarché à l’autre bout de l’île. J’étais sûre de n’y croiser ni maman ni ma grande sœur, elles font leur course dans une supérette bien plus proche. Quand je lui offrirai son scooter, Juliette sera tellement surprise qu’elle ne pensera même pas à rouspéter. L’inconvénient c’est que mon trajet en bus sera de trente minutes, matin et soir. Heureusement, les hommes se comportent avec galanterie ici et j’ai toujours une place où m’asseoir.

Je me présente directement au bureau du directeur du supermarché. Je lui ai déjà envoyé par mail mon CV (assez vide) ainsi qu’une belle lettre de motivation. Quelques heures après l’envoi, j’ai reçu un coup de fil : « Bonjour, Alice, quand est-ce que tu seras disponible pour débuter ?

— À partir de lundi, Monsieur William. Je pourrais travailler pendant toute la durée des vacances de Pâques. »

J’ai donc obtenu ce rendez-vous pour huit heures du mat’ et je suis là l’heure pile. Le directeur m’invite à entrer, et je m’assois sur un siège en face de son bureau. Il a dans les cinquante ans, un peu gras, un début de calvitie, mais un abord sympathique. C’est lui qui entame la conversation :

« Alors tu souhaites travailler ici ? C’est pas trop loin de chez toi ?

— Oh non, c’est parfait. Je n’ai pas envie maman et Juliette soient au courant, je leur prépare une surprise. Mais pour le travail, ça consistera en quoi exactement ?

— Rien de compliqué, approvisionner les rayons, descendre les marchandises des camions, et puis tenir la caisse quand il y a beaucoup de monde.

— C’est totalement dans le domaine de mes compétences. Escort Beylikdüzü J’ai hâte de commencer ! Vous pouvez compter sur moi. S’il y a des heures supplémentaires, ou s’il faut travailler le dimanche je suis partante aussi. Je ne suis pas une dilettante.

— C’est merveilleux, et tu auras un jour de congé préféré ?

— Comme ça vous arrangera.

— Très bien, alors voilà le contrat d’embauche. Il te suffit de signer ici, ici, là, là, là aussi et là. Tu peux signer ici aussi pour indiquer que tu es d’accord pour travailler le dimanche. »

Je signe tous les papiers. Je suis impatiente de commencer mon premier travail.

« Je débute aujourd’hui alors ?

— Mais oui.

— Par quoi je démarre ? La caisse, les rayons, ou décharger les camions ?

— Mmmm… tu vas commencer par me décharger les bourses.

— Hein ?!

— Un problème ?

— Excusez-moi, je n’ai pas bien compris. Qu’est-ce que vous voulez que je décharge ?

— Mes bijoux de famille… Je veux que tu me suces mon gros calibre ; que tu me tailles une pipe, tu piges comme ça ? »

Je suis estomaquée par ses propos !

« Vous êtes fou ! J’appelle la police si vous continuez !

— Pas la peine, elle est déjà là, » dit-il en montrant la fenêtre.

Et en effet, par la baie vitrée qui surplombe le parking je peux voir une voiture de police garée. Un officier et un homme en civil descendent du véhicule pour se diriger vers le supermarché.

« Je vais partir. Je laisse tomber le job, je vais passer l’éponge sur votre comportement, mais- »

Je ne finis pas ma phrase, il s’est levé et sa braguette est ouverte. Il sort sa queue ! En plus de ça, à la place de présenter ses excuses il se jette sur moi pour me peloter.

« Lâchez-moi ! AU SECOURS !!! »

Une de ses mains presse mes seins ; son autre main descend vers ma culotte.

« C’est ça, crie, petite pucelle, tu vas crier encore plus quand je vais te fourrer ma queue. »

Je me débats, le gifle et hurle. Je dois braire assez fort, car la porte du bureau s’ouvre sur l’officier. C’est carrément le Bailli, c’est-à-dire le commissaire principal de l’île. Il est connu de tous les Kersiais, et je l’ai rencontré plusieurs fois, il est bien intentionné et m’a paru rassurant. À côté de lui se trouve le Connétable, c’est-à-dire le maire et premier élu de l’île. Ils entrent au moment où le directeur pose sa bouche sur la mienne, sa langue essaie de forcer l’entrée de mes lèvres. Ce qu’il accomplit quand je gueule :

« Au secours ! Ce malade veut me violer !

— Déjà ? Il ne perd pas de temps le bougre. »

C’est le Bailli qui répond ça… je reste stupéfaite. Qu’est-ce qu’il attend pour lui passer les menottes ? En tout cas, le patron du supermarché arrête ses attouchements. Je vocifère :

« Coffrez-le !

— Bon, écoute bien… Tu travailles pour Monsieur William, donc s’il te demande de le pomper, tu te mets à genoux et tu suces. S’il a envie de te baiser, tu retires ta culotte.

— Mais vous êtes dingue !

— Elles sont fatigantes dans sa famille à ne jamais vouloir nous croire, intervient le Connétable. Ce sera chouette qu’un jour l’une d’entre vous dise “Très bien, Connétable, si vous le dites… “, mais bon, je vais devoir recourir à la paperasse. »

Le Connétable sort une liasse de documents d’une sacoche en cuir. Il les consulte jusqu’à trouver ce qu’il cherche.

« Lis ça. »

J’obéis, c’est visiblement une copie, dessus je peux lire :

« Je soussigné, Monsieur Charles Lavant, souscrit à un emprunt 100 000 (cent mille) écus au bailliage de Kersey afin de payer mes créanciers. En échange, ma femme et les filles de ma famille devront rembourser cet emprunt dès leur premier travail. Quelque soit ce travail, leur employeur aura toute latitude pour exiger d’elles toute activité qu’il souhaite. En supplément de leur travail, tant que la dette ne sera pas intégralement remboursée, mes héritières se mettront au service de la communauté de Kersey de la façon dont celle-ci jugera approprié en fonction de leurs compétences, tant que ces services ne nuisent pas à leur travail. Tout refus, ou toute tentative de se soustraire à ce contrat sera suivi d’une punition exemplaire. Les frais qu’entraînent l’exécution de ce contrat seront à la charge des Lavant.

Fait à Kersey le 24 juillet 1816

Signataires :

Henry de Vaultier (Connétable)

Jacques de Kierly (Bailli)

Charles Lavant  »

Il me faut une minute pour récupérer du choc. Mais aussitôt les idées claires, je formule mon opinion sur ce que je venais de lire :

« Ce papier est une ânerie. Une merde sans valeur et illégale. ! En plus, ça date d’un siècle alors…

— Ça date de deux siècles, 1816 pour être précis, ton aïeul traitait avec les bonapartistes du continent. Mal lui en a pris, car à la Restauration ses partenaires d’affaires ont disparu bien vite. Il s’est retrouvé avec des dettes abyssales. »

Cette partie n’est pas si absurde que ça. Il existe bien un hôtel Beylikdüzü Escort Bayan particulier nommé « Le Lavant » qui a été construit par un de mes aïeux, mais c’était il y a longtemps. Maintenant, c’est là où ma mère travaille comme bonne.

« Tout ça n’a rien à voir avec moi, c’est des histoires d’ancêtres. Les enfants ne sont pas responsables des dettes de leurs parents, et puis les termes du contrat sont illégaux.

— Ah ah ! C’est ça le problème avec les millénials, ils regardent des séries policières américaines sur Netflix et ils croient tout connaître du droit. Mais apprends une chose, jeune fille, dans ce comté, la jurisprudence fait loi. Et ici la jurisprudence dit qu’un père peut lier les membres de sa famille par contrat. Mais je sais ce que tu penses ; tout ça, c’est des conneries. Alors, tu vas consulter un avocat, c’est ce que font toutes les filles Lavant, et chaque fois on leur dit la même chose, que cet accord a déjà été contesté et reconnu comme valide. Et que la loi interdit de rejuger un arrêt passé par le tribunal. Ce contrat restera exécutoire jusqu’à ce que la dette de ton ancêtre ait été remboursée. Mais en attendant, voici un document d’une de tes aïeules, Geniève Lavant. »

Il me tend une lettre manuscrite qui tombe presque en morceau

« Ma très chère fille, je suis désolée de ce qui t’arrive. Le Connétable a dû te lire le contrat signé par mon grand-père. Et je veux t’éviter de faux espoirs ; il n’existe aucune échappatoire juridique, nous sommes condamnées à servir nos patrons et les habitants de l’île de vile façon. Je suis navrée, sois forte. »

« Geneviève avait écrit cette lettre pour sa fille. Elle était malade et avait peur de n’être plus là pour pouvoir lui donner des conseils et l’avertir de la véracité de nos dires. Car si sa fille ne voulait pas obéir, il aurait fallu la punir d’un châtiment exemplaire. »

Je suis loin de m’avouer vaincu. Et ce malgré les regards de Monsieur William qui me fixe avec envie, comme un délicieux désert qu’il est pressé de goûter.

« Mais ça doit dater de plus de cinquante ans, maintenant, les femmes ont les mêmes droits que les hommes !

— Rien dans le contrat n’est illégal selon les critères actuels. Mais je me doutais que tu n’accepterais pas aussi facilement. Alors ta sœur t’a laissé un message. Elle ne pouvait pas venir en personne immédiatement ni ta mère… tu comprendras très vite que leur travail est trop prenant pour ça. »

Il me tend son téléphone après avoir lancé le visionnage d’une vidéo. Je vois ma sœur assise sur une chaise du restaurant « La mouette heureuse. » Elle ne porte pas son uniforme habituel dans lequel je l’ai vu les quelques fois où je suis passée la voir (elle tient absolument que je prévienne à l’avance.) À la place, elle a les jambes presque dénudées, avec simplement des escarpins à talon de vingt centimètres et une jupette bleu vif. Une jupette si courte que quand elle écarte un peu les jambes je peux voir sa culotte noire dentelée. En haut, elle porte un top moulant s’arrêtant au-dessus de son nombril. Au niveau de sa poitrine est écrit sur son top : « CAMION. »

Elle se met à parler face caméra avec un grand sourire :

« Salut sœurette, bienvenue dans… » tout d’un coup, son sourire disparaît, elle se lève abruptement de sa chaise et déclare froidement : « Hors de question que je lise ça ! »

La vidéo est coupée, puis elle réapparaît sur sa chaise, souriante. La seule différence est que sa joue était bien rouge. « Salut sœurette, bienvenue dans ta nouvelle vie de salope ! Je sais que jusqu’à présent tu n’as pas été très bite. Rassure-toi, ça va changer. »

À ce moment, un homme se plante devant elle, il a le pantalon et son slip baissés et il s’astique la queue comme si c’était normal. Quant à ma sœur, elle continue de parler l’air de rien. « Car de nombreux Messieurs vont vouloir… »

Un jet de foutre atterrit sur son beau visage. Juliette ne réagit que par un battement d’œil. Comme si elle a l’habitude de se retrouver la figure enfoutrée. Le type se met alors à lui pincer les tétons en disant « Camion ! » La réponse de ma grande sœur est immédiate « Pouet-pouet ! » et elle offre un sourire chaleureux au mec qui vient de l’humilier.

Mais en regardant la caméra, et sachant que je la vois agir ainsi, son sourire frémit « Je… je dois t’avertir, quand quelqu’un te pincera les tétons, tu dois répondre pouet-pouet… je suis désolée… je… »

Une voix d’homme se fait entendre, je n’en suis pas sûre, mais ça ressemble à la voix du Bailli « Reprends le script, idiote. » Elle obtempère : « de nombreux hommes vont vouloir étrenner ta chatte bien chaude. Mais ne t’inquiète pas, les bites, tu vas vite adorer ça, tu en redemanderas. Tu en prendras dans ta bouche, dans ton con, dans ton fion… »

À ce moment deux jeunes, eux aussi cul nu, se présentent la queue dressée devant elle. Imperturbable elle continue : « Et tu en auras jamais assez, et heureusement pour toi… » du sperme lui gicle à la gueule. Beylikdüzü Escort De la semence atterrit sur le côté gauche de son minois, l’obligeant à fermer un œil. Une autre partie lui tombe dans les cheveux et sur le front. « Heureusement pour toi, tous les hommes de Kersey sont prêts à t’aider pour que tu aies ta dose de queue… » D’autres hommes s’approchent, elle ne sourit plus du tout. L’expression de son visage reflète son écœurement. On lui fourre un carton dans les mains, dessus est écrit en lettres capitales : « DEPOSE-SPERME » deux files d’attente se forment devant ma sœur, une à gauche et une à droite, et la file n’avance qu’après que Juliette se fasse une nouvelle fois couvrir de jus de couille. Elle continue à réciter ses lignes malgré l’épreuve : « Certains ont de grosses queues, gourmande comme tu es, tu vas te régaler. » Les rares occasions où elle s’interrompt, c’est pour dire « pouet-pouet » quand un des hommes lui triture les tétons. Elle a alors cet horrible sourire factice, comme si elle avait déjà dû répéter ce numéro une infinité de fois. « Et tu vas gueuler comme une salope en chaleur quand tu te feras enculer, j’ai hâte de mater ça… quant au foutre, comme tu peux le remarquer, tu vas baigner dedans. »

C’est exact, elle n’a qu’un œil d’ouvert et du sperme est collé à sa paupière. Le reste de son visage est comme badigeonner d’un enduit translucide de semence blanche et chaude. Tout ce liquide lui coule dessus, je vois sa jupette et son top complètement trempés par cet amas gélatineux. Par procuration j’ai envie de vomir, mais elle reste là, impassible, pendant que ces hommes agitent leur bite en face d’elle et éclabousse son visage de leur répugnante sauce.

Peu à peu, alors que ma sœur achève son monologue, le flux des éjaculateurs se tarit. Elle est obligée d’avaler du sperme tellement il en coule sur elle. Elle parvint au bout de son discours : « Et le plus important, maintenant que toi aussi tu es une salope, c’est de ne jamais oublier de sourire quand on te présente une queue à sucer. »

Et aussitôt une autre voix se fait entendre, c’est la voix grave et facilement reconnaissable du patron du restaurant : « C’est bon, elle a fini ? J’ai besoin qu’elle aille me chercher des clopes au bureau de tabac.

— J’y cours, patron, répond Juliette. Je peux passer aux waters pour me laver ?

— Et puis quoi encore ! Tu ne travailles plus depuis une demi-heure, tu crois que je te paye pour quoi ?!

— Mais… je ne peux pas m’y rendre comme ça, les gens vont me voir couverte de… enfin de sperme.

— Et alors ? Ils t’ont déjà tous baisé, ils s’en foutent de te voir avec du sperme sur la gueule, arrête de jouer la conne et dépêche-toi d’y aller avant que je te flanque un coup de pied au cul ! »

Des larmes coulent pendant qu’elle se lève et se dirige vers la sortie. Elle a beau avoir été humiliée des centaines de fois, le restaurateur parvient à bafouer ce qui lui reste de dignité.

Je me souviens qu’hier, à peine rentrée à la maison, Juliette s’était précipitée dans la salle de bain en criant « Je suis crasseuse, j’ai besoin d’une douche ! » et j’avais senti une odeur bizarre sur son chemin. Maintenant je comprends qu’en réalité elle avait passé la journée avec du sperme séché sur toute la peau. Comment avait-elle supporté ça ? Et… est-ce le genre de dépravation que je devrais moi aussi subir ? C’est impossible, je suis une bonne élève au lycée, je ne suis pas destinée à… ce genre de vie…

Sur la vidéo, alors que ma sœur sort du restaurant, son patron beugle :

« Et quand tu reviendras, tu attends dehors, au soleil, le temps que le foutre sèche. Je ne veux pas que tu me saligotes toute la salle. »

L’enregistrement coupe. Je regarde mon nouveau patron, le Connétable et l’officier de police d’un air effaré… J’ai du mal à accepter ce que je viens de voir. Ma sœur, Juliette, utilisée dans le restaurant par tous les clients comme vide-couille. C’est impossible ; elle n’aurait pas pu garder ce secret toutes ses années. Pendant que moi, insouciante, je menais une scolarité classique et envisageais un avenir où je coulerai une vie passible. Mais mon avenir était de devenir le jouet sexuel de ces hommes, de connaître dégradation sur dégradation. Non ! C’est une farce, un coup monté…

Le Connétable pianote toujours sur son téléphone. Il surfe sur le site de la mairie, il clique sur un onglet « Vie locale », puis encore sur un autre bouton intitulé “loi 1816-2 jurisprudence de la cour”. Je le vois entrer son nom et un mot de passe et il atterrit sur une page « Vidéos de la famille Lavant » où se trouvent quatre répertoires. L’un est nommé “Mathilde”, dont le dossier contient 624 vidéos, un autre est nommé “Juliette ” et comporte 1189 vidéos. Deux autres dossiers sont présents, mais encore vides : “Alice” et “Dorothée”.

Le Connétable explique : « Tu rentres ton identifiant et tu peux y accéder à tout moment. Même les expats peuvent s’y connecter. Ça leur permet de garder un lien avec l’île ; ils constatent que les bonnes habitudes ne se perdent pas, que les femmes de la famille Lavant continuent à recevoir leur dose journalière de chibre et de foutre. T’as vu qu’il y a un répertoire spécialement pour toi, je suis sûr que tu es impatiente de pouvoir le remplir… »